we only live twice
Ré-activation ou comment mieux configurer notre corps vivant à son environnement.
We only live twice est un vaccin inversé (simulateur sensoriel).
Il vise à augmenter la sensibilité (quotidienne) des gens à leur environnement (urbain).
Comment? Les citadins sont d’abord déconnectés de leur ordinaire (dans un abri en altitude, un terrain vague, une grotte). Puis, une fois isolés de la ville, ils explorent les variations micro-climatiques, visuelles, sonores, olfactives, tactiles, gustatives des dispositifs. Chacun tente des expériences. Cela provoque, tout au long du parcours, une multitude de réactions amplifiées, des «super-sensations». Le processus de ré-activation du corps vivant est enclenché.
Chacun réintègre ensuite sa vie de tous les jours, et petit à petit, une foule de détails, auparavant insignifiants, deviennent perceptibles.
La vie ordinaire devient ainsi (presque) extraordinaire.
–
> > > > > we only live twice < < < < <
–
à propos
Ce travail personnel de fin d’études (ou TPFE), engagé après un an et demi en agence d’architecture et d’urbanisme, a été pour moi l’occasion d’entreprendre différemment l’élaboration du projet.
Auparavant, lors d’un projet d’école courant, avec sujet et site imposés, je tentais tout d’abord de saisir mes réactions.
Face au site, je sélectionnais intuitivement deux (voire trois) directions intéressantes pour guider par la suite le découpage intérieur de la parcelle, du bâtiment, et la volumétrie.
Face au programme, je me questionnais (sans jamais y répondre de manière concrète): que signifie pour moi le contenu? quelles images me viennent à l’esprit? quel(s) rythme(s)? quelle(s) émotion(s)? quelles relations doivent avoir les différents composants du programme entre-eux?
Venait ensuite le façonnage du projet, deux moutures successives – l’esquisse puis le projet – selon le même schéma: le travail s’effectuait principalement en plan, avec une «échelle des hauteurs» où tous les niveaux du projet étaient regroupés. L’extrusion n’avait lieu souvent qu’à la fin, sous forme de quelques coupes et d’une maquette. L’exercice d’imbrication et d’insertion des volumes entre eux avait donc lieu indirectement, puisqu’il était un résultat – la conception du projet ne s’effectuait pas suite aux observations de la 3D.
Le texte n’existait quasiment pas.
Or, le sujet et le site du TPFE étant libres, la démarche d’élaboration du projet ne pouvait pas être la même que celle «établie» au fur et à mesure du cursus.
Pour moi, le diplôme a donc été l’occasion d’appréhender l’écriture pour l’architecture (et tout particulièrement le sens des mots, l’usage d’un index). Le temps imparti (environ 15 mois) m’a également permis de m’engager dans des pistes indirectement liées à l’architecture (la danse puis l’art contemporains). J’ai pour la première fois enclenché le processus d’élaboration du bâtiment directement en 3D, en taillant dans la masse, via Autocad.
Les bases de ma réflexion, ou choix du où, quoi, comment.
Où? – Un flan de colline parisien.
Je suis arrivée à Paris pour mes études d’architectures. J’ai ensuite essentiellement travaillé sur cette ville autant à l’école que professionnellement. Je souhaitais donc y conclure ces années d’études.
J’ai choisi sur la colline de Belleville un coin tranquille à côté du regard Saint-Martin, délimité à l’ouest par la rue des Cascades, au nord par la rue (escalier) Fernand Raynaud et à l’est par la rue de l’Ermitage. Trois parcelles formant un rectangle allongé orienté nord-sud ont tout d’abord été sélectionnées, pour finalement n’en conserver que deux.
Quoi? – Un lieu pour les citadins de redécouverte du corps vivant.
Je souhaitais réfléchir sur un endroit de bien-être pour les habitants des villes.
J’ai tout d’abord pensé à une combinaison de lieux d’eaux où l’on puisse s’évader, se relaxer, chasser temporairement les préoccupations de la vie quotidienne, se faire masser, prendre le temps de lire confortablement installé, manger, prendre le temps de ne rien faire, travailler son corps, se baigner – d’où le titre lors du dépôt de sujet lieux d’eaux, vers une thérapie du corps et de l’esprit.
Mais pourquoi l’eau comme moyen principal de détente? Pourquoi recréer un hybride entre les thermes (antiques entre autres), les bains, les hammams, les spas, les saunas, les furos? C’est la succession de milieux plus ou moins humides et plus ou moins chauds qui est propice à la réactivité du corps, alors pourquoi ne pas profiter d’un tel potentiel pour redévelopper les sensations corporelles des citadins?
J’ai donc réorienté l’objectif de mon programme pour permettre à chacun de participer activement et collectivement (pas de séparation hommes / femmes) à la redécouverte de ses 5 sens et de son corps.
Comment? – Je ne voulais rien dessiner avant d’avoir décidé par écrit (et par images de références) comment j’imaginais ce projet.
–
Ce projet se nomme we only live twice – vers la redécouverte de notre corps vivant.
Il est découpé en trois sections, principalement chronologiques, même si elles sont chacunes une manière de percevoir ce projet.
1 – le lieu
2 – le corps vivant
3 – interfaces
Vous trouverez également les références qui ont nourries le projet tout au long du processus.
–
La soutenance a eu lieu le 2 décembre 2005,
à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais (EAPM).
Le jury a décidé de recevoir mon TPFE avec la mention très bien.
membres du jury:
B.J. Hubert, architecte (Hubert & Roy architectes), maître assistant à l’EAPM,
X. Gonzalez, architecte (atelier d’architecture Brénac & Gonzalez), maître assistant à l’EAPM,
J. Attali, philosophe, maître assistant à l’EAPM,
A.M. Depuydt, architecte (Urbanisme Architecture ProjetS), maître assistant à l’EAPLV,
A. Buffard, chorégraphe (compagnie PI:ES).
avec la participation:
H. Saudecerre, paysagiste (agence H. Saudecerre), maître de conférence à l’EAPB,
J. Alishina, chorégraphe (danse compagnie Nuba).